Définition du triage
Le triage aux Urgences sert à classer les malades à l’accueil en fonction de leurs « besoins de soins ». C'est un impératif organisationnel (faciliter l'orientation) et médical (réduire l'intensité d'un symptôme, éviter une perte de chance liée à l'attente...), tout particulièrement en cas d'afflux.
Choisir une méthode de triage
Hiérarchiser les besoins des malades est complexe car les critères pour le faire ne sont pas toujours clairs. Quand privilégier la douleur physique ou la détresse psychique sur un risque potentiel vital, et comment intégrer l'âge, la maladie ou le handicap ? De plus, l'appréciation des données utiles au triage, qu'elles soient objectives ou a fortiori subjectives, fait appel à l'humain et à ses failles. Ce recueil lui-même se fait avec des contraintes - constantes dans les services d'Urgences - de temps, de langage ou de culture, de bruit, de lieu, de traçabilité... qui compliquent encore l'art du triage. Ainsi, la durée optimale du passage dans le box d'accueil est de 5 minutes. Cette durée est en fait « modulable » entre 5 et 10 min, selon le pic d’activité et/ou le motif de recours aux soins. En effet, certains patients sont difficiles à interroger, ont besoin d'une évaluation technique méticuleuse, d'explications sur le déroulement de la prise en charge, ou encore de premiers soins. Mais le triage - comme toute séquence de la prise en charge aux Urgences - doit être court car un triage trop long risque de prolonger la durée d'attente des patients en amont du box d'accueil.
Pour choisir une méthode de triage, il faut définir :
- Les objectifs
- Le nombre de catégories (5 est le nombre standard)
- Les déterminants
- La méthode d’implantation
- La méthode d’évaluation
On peut partir de zéro ou partir d’échelles de tri existantes (voir état de l’art//dans le monde). Dans tous les cas, il faut donc s'entendre de manière consensuelle dans chaque service d'Urgences sur la méthode de triage (protocole de service) et sur la formation à la fois technique, juridique, psychologique et éthique qu'il faut donner aux infirmièr(e)s mais aussi aux médecins (fiches de poste). Pour cela, la Commission Infirmière de la SFMU a émis des Recommandations (1).
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